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Face à la pénurie de greffons, l’IHU ICAN a lancé le projet PEGASE, dont Bouygues est mécène, pour augmenter le nombre de transplantations cardiaques, en prolongeant la durée de préservation des greffons grâce à un système de perfusion oxygénée hypothermique ex-vivo. Retour sur une première mondiale en termes de transplantation cardiaque…

Actuellement, les patients antillo-guyanais en attente de greffe doivent se rendre dans l’Hexagone pour s’y faire opérer. Les greffons cardiaques potentiels de ces départements d’Outre-mer ne sont pas prélevés faute de pouvoir les greffer localement ou de les transporter en raison de la durée du transport trop longue pour garantir un état optimal du cœur pour le receveur, la durée d’un greffon cardiaque étant limitée à 4 heures.

Crédit photo : Guillaume Lebreton

Or, conformément au protocole du projet PEGASE, le professeur et chirurgien cardiaque Guillaume Lebreton, porteur du projet, a effectué au mois de janvier dernier, sur un vol commercial, un aller-retour vers les Antilles afin de prélever et rapporter en métropole un greffon cardiaque grâce à un dispositif de perfusion ex-vivo qui conserve le cœur jusqu’à la transplantation, via une machine qui pompe en continu un fluide oxygéné à travers le cœur.

Ce cœur a été greffé à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière sur un patient qui avait une indication médicale pour la transplantation mais dont l’accès à la liste nationale d’attente était interdit en raison de son âge et de ses comorbidités. Après une durée de perfusion de plus de 10h30 et une attente totale de 12h, le cœur a repris immédiatement et spontanément son activité contractile en donnant ses premiers battements.

Le patient est sorti de la salle d’opération sans assistance circulatoire. En moins d’une semaine, il avait récupéré une fonction cardiaque satisfaisante marquant une étape importante dans la démonstration de la faisabilité du projet et plus généralement, dans le domaine de la transplantation cardiaque. C’était la première fois qu’un cœur traversait l’Océan Atlantique par avion avant d’être transplanté.

Bouygues est ravi d’avoir contribué au lancement de ce projet en finançant 3 transplantations au total (2 restent à venir) sur les 7 prévues dans l’étude pilote PEGASE. La démonstration de la faisabilité de PEGASE ouvre d’autres perspectives liées à la préservation prolongée d’organes vitaux en s’affranchissant de nombreux freins principalement logistiques.

Pour en savoir plus : Transplantation cardiaque réussie après 12 h de conservation à bord d’un vol commercial – The Lancet