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Le vendredi 28 octobre, à l’initiative de la direction marketing / stratégie de Bouygues Construction les membres du bureau des Compagnons du Minorange, accompagnés d’autres collaborateurs du groupe Bouygues, tous métiers confondus, ont réalisé un voyage d’étude sur le chantier de construction expérimental de Guédelon afin de mieux comprendre les racines du métier de constructeur.

Dans un contexte de dérèglement climatique où les habitudes de la construction moderne sont de plus en plus remises en cause (haute intensité carbone liée à la mécanisation intensive et à l’utilisation exclusive du béton, économie linéaire, etc.), cette visite a sensibilisé les compagnons aux avantages qu’avaient les méthodes de fabrication sobres en énergie et en matériaux. Le questionnement qui en a résulté : peut-on vivre mieux avec moins ?

Les enseignements liés à cette visite sont de deux natures.

 

Les apports spécifiques liés aux matériaux traditionnels sont source d’inspiration.

 L’histoire du Château de Guédelon, inspirée de récits médiévaux, est né d’une construction réalisée à partir des techniques de l’époque. De ce fait, l’utilisation de matériaux industrialisés est strictement réduite pour laisser place au savoir-faire manuel et collectif des hommes de chantier.

L’utilisation de différents types de bois garantissent plusieurs avantages liés à la durabilité de la construction.

Le bois de chêne, par exemple, est utilisé pour les charpentes du château ce qui permet une plus forte résistance par la présence de cellules en rayons médullaires. Il a tendance à se fendre que partiellement contrairement au bois de châtaigner.

L’utilisation du bois de cœur, quant à lui, garantit une homogénéité sur la durée à l’inverse du bois de quartier, utilisé habituellement dans la construction moderne.

L’encadrement des fenêtres est réalisé à partir de calcaire. Ce matériau, plus tendre et plus facile à modeler que du gré assure un bénéfice sur l’économie du temps de travail : avec du gré, il faut deux jours pour produire une pierre alors qu’avec du calcaire, une demi-journée suffit.

Les peintures des fresques murales sont conçues à base de pigments naturels de minéraux. Pour fixer cette peinture, les ouvriers se servent alors de produits de second œuvre, sains et renouvelables comme des colles à base de peau, d’os, d’œuf et de lait.

L’outillage sur le chantier de Guédelon est entièrement fabriqué sur place et le levage des matériaux se fait par des cages d’écureuil en bois qui supportent une charge allant jusqu’à 500 kg.

 

Tout au long de cette construction, l’utilisation de matériaux plus traditionnels laisse place à un mode de vie à moindre empreinte environnementale. Cette expérience est inspirante, selon les collaborateurs, car elle s’inscrit dans le courant de la « Low Tech » qui apporte une certaine alternative au progrès technologique et à la surconsommation, moins impactante sur les ressources de notre écosystème.

 

La réinvention de la construction est porteuse de sens lorsqu’elle est associée à la mise en œuvre de valeurs humaines fortes.

Ce chantier a évidemment nécessité le travail de plusieurs corps de métiers comme les carriers, les tailleurs de pierre, les bûcherons ou encore les charpentiers, etc…

Suivie par un conseil scientifique, cette construction favorise une approche du travail collective valorisant le groupe, l’apprentissage permanent et la main d’œuvre qualifiée.

Cet esprit commun et la minutie des équipes face à ces matériaux naturels sont une grande source d’énergie créant un rapport renouvelé entre l’humain et le bâtiment.

Par ailleurs, il est important de souligner que l’accidentologie de cette expérimentation se révèle très faible pour plusieurs raisons. Le rythme de travail plus lent entraîne une concentration uniquement centrée sur la qualité. Le travail manuel sans outils mécanisés et l’absence d’électricité permettent d’éviter bien des accidents récurrents d’un chantier habituel.

Pour faire face à tous les dangers du quotidien, l’équipe effectue un travail sur les gestes et postures grâce à un échauffement collectif chaque matin.

Une journée utile et inspirante pour les collaborateurs du groupe Bouygues, car dans le domaine de la construction, les progrès ne sont possibles que s’ils sont portés par les hommes de terrain.